le courage managérial
De nouvelles compétences et qualités sont recherchées chez les dirigeants et les gestionnaires dans les entreprises. En fait, nous ne cessons de répéter que les changements dans les organisations sont de plus en plus fréquents et rapides; ils font souvent partie du quotidien. Le statu quo n’est pas en vedette; la concurrence est intense, l’innovation est critique. Les entreprises fragiles doivent lutter pour leur survie.
Les entreprises qui gagnent ont généralement à leur tête une équipe de leaders qui ont une vision stratégique et surtout une excellente capacité d’exécution. Ces leaders savent oser, ce qui leur demande du courage. C’est le courage de prendre des risques et de les assumer, de prendre des décisions impopulaires dans l’immédiat, mais essentielles au mieux-être de tous et à l’intérêt de l’organisation; c’est aussi le courage de passer à l’action tout en étant conscients du jugement que l’on pourrait porter sur eux dans le futur, sans toutefois créer de remous ou endommager des relations internes ou externes à plus long terme. Le courage managérial est aussi la volonté de persévérer au quotidien, d’accepter les critiques et de ne pas se laisser aller à la facilité. Il faut aussi savoir mobiliser les gens afin qu’ils retrouvent le sens de l’effort, du dépassement et le goût de la performance. La mise en place d’une dynamique de groupe et de personnes capables de déplacer des montagnes fait toute la différence.
Connaissez-vous des gestionnaires qui possèdent le courage managérial? Pourquoi plusieurs se transforment-ils progressivement en suiveurs passifs? Pourquoi a-t-on tendance à prolonger un projet stratégique plutôt que de l’arrêter quand il ne respecte pas le budget? Faire preuve de courage, c’est aussi reconnaître l’échec, ce que plusieurs gestionnaires n’osent pas avouer. Pourtant, faire preuve de courage permet de surmonter les obstacles et de solliciter l’intelligence pour proposer des solutions. Faire comprendre qu’un autre chemin doit être pris pour atteindre les objectifs fixés est en soi tout un défi. Le gestionnaire qui aura cette audace sera reconnu par ses pairs et ses employés. D’ailleurs, quel employé démontre de l’admiration pour un patron passif, peureux, qui se maintient dans une position de confort, alors qu’il y a une pression pour provoquer un mouvement, un élan, une secousse? Trop souvent, les employés sont prêts à des changements qui ont des retombées positives sur l’organisation, mais il arrive parfois que les leaders en place ne savent pas amorcer ou mettre en place le changement souhaité ou critique pour l’organisation.
La peur du changement et de l’échec, la peur de devenir impopulaire, la peur de l’inconnu et le refus absolu du risque conduisent à la passivité des dirigeants et de leurs représentants. Peur d’avoir peur? Quelles seraient les pires conséquences d’oser? Seraient-elle pires que de ne pas bouger? Qu’est-ce qui pèse le plus dans la balance : le risque de se tromper ou les chances de remporter du succès? Pour prendre des décisions sensées et courageuses, le gestionnaire doit prendre conscience des forces en présence, des enjeux et des risques, de ce qui se passe autour de lui et en lui.
C’est pourquoi il y a lieu de se demander si le courage managérial est une compétence qui peut s’apprendre ou se développer ou une valeur incarnée par un individu qui y croit tellement, qu’en position de leadership, il assume pleinement son courage. Enfin, l’organisation elle-même, représentée par ses hauts dirigeants, est-elle courageuse? Dans la négative, comment pourra-t-elle reconnaître et appuyer ses gestionnaires qui prennent des risques?
À chacun d’assumer ses responsabilités de gestionnaire pour influencer le cours des événements afin que l’entreprise soit viable.